D'un état des lieux à un autre

Projet réalisé dans le cadre du Diplôme National d’Art à l’Ecole supérieure d’art & communication de Cambrai / 2019

Quatre mises en scène à travers différentes places publiques de France. Quatre témoignages extraits

de journaux où récits biographiques. Des parallèles entre notre époque et des récits de vies relatant des évènevements historiques bouleversants. La question de départ : que ressentez-vous à la lecture de ces extraits ? Telle une performance qui mélange l’intime et l’universel, entre le vécu d’un individu et l’Histoire.

Sophie, Amiens

« Je me souviens encore vivement de ce matin là à 8h45, j’ai vu de la fenêtre un éclair blanc-bleuté aveuglant. Je me rappelle avoir eu la sensation de flotter dans l’air. J’ai repris conscience dans le silence et les ténèbres, je me suis retrouvée coincée par le bâtiment effondré. J’ai commencé à entendre les faibles cris de mes camarades de classe “ Mère aide moi. Dieu aidez-moi |...| Puis, soudain, j’ai senti des mains toucher mon épaule gauche et j’ai entendu un homme dire : “ n’abandonne pas ! Continue à pousser ! J’essaie de te libérer. Tu vois la lumière à travers cette ouverture ? Rampe dans cette direction aussi vite que tu peux. “ Alors que je rampais, les ruines étaient en feu |...| »

D’après le témoignage de Setsuko Thurlow paru dans l’Express en 2017 au sujet de la bombe d’Hiroshima tombée en 1945.

Clémence, Cambrai

« Un bruit de fin du monde nous a tirés de notre sommeil. Rien à voir avec tout ce qu’on entend depuis le début des bombardements. Après la première secousse, plusieurs autres ont suivi. Chacune semblait plus forte que la précédente. Le bruit, le bruit... assourdissant. Je ne trouve pas de mot pour le décrire. Je ne peux pas le comparer à rien qu’un tremblement de terre. Même si j’en ai jamais connu. »

D’après le témoignage de Abou Chadi , paru dans Libération le 06 octobre 2016 « Un bruit de fin du monde nous a tiré de notre sommeil » au sujet d’Alep.